Le port de Bayonne reste confiant et continue d’investir malgré l’impact du conflit russo-ukrainien sur ses trafics en2022.
Un trafic impacté par le contexte géopolitique et ses conséquences
En 2022, l’activité du port de Bayonne a été doublement impactée.
D’abord par le conflit russo- ukrainien qui a mis un coup d’arrêt brutal aux démarrages de nouveaux trafics en provenance de la mer Noire et d’autre part à cause de la crise énergétique qui s’en est suivie.
La conjugaison de ces facteurs se traduit par une baisse significative et non prévisible des tonnages réalisés au port de Bayonne de -15.11 % par rapport à 2021.
La fermeture rapide des ports ukrainiens et les tensions sur les marchés russes ont contraint certains acteurs du port de Bayonne (engrais, acier et hydrocarbures notamment) à trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Ils ont eu à faire face à un déséquilibre entre l’offre et la demande.
Plus impactant encore, la diminution des quantités disponibles sur les marchés, la hausse massive des coûts d’achat et leur volatilité ont imposé une réduction des volumes d’échanges transitant par le port.
Ce phénomène purement conjoncturel est d’autant plus regrettable que le début de l’année avait été marqué par l’arrivée à Bayonne de nouveaux trafics d’acier en provenance directe de la Russie. Le port s’est ainsi vu privé d’une perspective de croissance attendue de +150 kt/an.
Par ailleurs, l’augmentation très importante du prix de l’énergie a fortement perturbé la transformation de produits de nos clients industriels jusqu’à mener parfois à l’arrêt des chaînes de production sur la fin de l’année.
Ainsi, le port de Bayonne a vu baisser les volumes de l’aciérie Celsa de -24 % (-187 kt), le recul des importations d’engrais de -30 % (-130 kt) et des volumes d’hydrocarbures raffinés (-94 kt, soit -40 %). Les autres trafics réguliers se sont maintenus moyennant quelques variations à la marge.
Dans ce climat particulièrement anxiogène et peu propice aux nouveaux projets, le port de Bayonne a néanmoins réceptionné pour la première fois de son histoire du maïs d’importation à destination d’un industriel local. En effet, la sécheresse qui a frappé la France et le sud-ouest en 2022 explique ces changements de flux qui sont donc certainement conjoncturels.
L’année 2022 aura donc été marquée par des variations de trafics qui sont la conséquence directe d’un phénomène conjoncturel et non pas structurel.
C’est pourquoi le port de Bayonne reste confiant dans l’avenir et œuvre à mettre en place les conditions d’une reprise dynamique des trafics dans les prochaines années. Il mise sur la consolidation des trafics existants et le développement de nouveaux.
30 M€ d’investissements publics pour préparer une reprise attendue
La Région Nouvelle-Aquitaine et la Chambre de Commerce et d’Industrie Bayonne Pays Basque poursuivent conjointement leur politique d’investissements visant à moderniser les outils et infrastructures mis à disposition des usagers portuaires.
C’est notamment
le cas sur le terminal d’Anglet Blancpignon où le port confirme un vaste et ambitieux programme d’investissements sur 2022-2024
qui se traduit par :
- La démolition de trois vieux hangars de la concession pour engager à la suite la construction de nouvelles cellules optimisées d’entreposage totalisant à terme 5 000 m² de capacités de stockage,
- Le doublement du linéaire du quai Castel, l’augmentation d’1 ha de terre-plein coté quai Gommes et le déploiement de nouvelles voies ferroviaires pour permettre à terme l’accueil des plus gros navires au port de Bayonne, assurer la manutention simultanée de deux gros bateaux à quai et optimiser le report modal terrestre par train.
Les investissements réalisés atteindront 30 M€ sur cette zone. Ils sont le reflet d’une volonté partagée de la Région Nouvelle-Aquitaine et de la CCI d’accompagner les entreprises dans l’accroissement des activités et leur diversification, sécurisant et confortant la compétitivité du port de Bayonne.
Ces dernières investissent également, avec la mise en service d’un tout nouvel entrepôt privé de 4 000 m² en 2022 par la société Bayonnaise de Manutention Portuaire et la validation d’un programme d’extension de Silos de l’Adour sur zone avec la construction en 2023 d’un entrepôt additionnel de 3 100 m², tous deux destinés à recevoir des marchandises en vrac.